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Actuel

Publié le 03/08/2009 à 06:14 par rocknrollconfidance
Actuel
LE DECES DE BILLY LEE RILEY LE 2 AOUT 2009


Billy Lee Riley est né le 5 octobre 1933 à Pocahontas dans l’Arkansas. Bien qu’il y ait dans ses veines du sang irlandais et Cherokee, sa vie n’a rien d’un conte ou d’un dessin animé. Fils de métayers ayant subi de plein fouet les affres de la Grande Dépression, Billy va connaître une enfance pénible fort heureusement compensé par un entourage familial toujours très présent.

A l’âge de 3 ans, il suit naturellement sa famille qui s’installe à Osceola, un petit bourg situé à deux pas du Mississippi, à l’Est de la Route 55. La principale subsistance de la région demeure à cette époque le coton. En fait, l’enfance et l’adolescence de Billy ne vont suivre que les fluctuations (et tout se qui en découle) des champs. Son père, un modeste peintre en bâtiment est obligé de se réorienter dans la récolte du coton afin de subvenir au besoin de la famille. La majorité des familles de travailleurs agricoles se retrouvent piégée par le système pernicieux (location) des grands exploitants de coton. Pendant son enfance, Billy va donc se retrouver ballotté d’un coin à un autre de L’Arkansas au gré des besoins de main d’œuvre agricole. Billy aborde l’harmonica dès 6 ans. Durant son enfance, alors que la plupart des gamins sont devant la radio ou la télévision à regarder ou écouter des westerns, Billy lui est souvent dans la rue, devant les devantures des Honky Tonks ou des Jukes Point à écouter de petits orchestres de Blues.
En 1942, la maison familiale brûle, l’incendie détruisant le peu que possède sa famille. Les Riley s’établissent à Poplar Ridge, s’occupant encore d’une plantation de 25 acres. La vie est dure et il doit quitter rapidement l’école après l’obtention de son 3eme Grade pour donner un coup de main aux travaux des champs. En 1943 le jeune Billy rachète une guitare à une copine pour 5 dollars. La pauvre Silvertone Roebuck de la marque Sears allait être la proie des termites. En 1946, la famille Riley est contrainte d’aller voir ailleurs si le coton est plus blanc ; le manque de logements l’oblige même à vivre sous une toile de tente, achetée dans un surplus de l’armée. Du Dickens à l’américaine ! Les familles agricoles sont en grande majorité issues de la communauté noire c’est là que Billy va se mettre sérieusement à la guitare, tout d’abord au contact de 2 copains de son âge, les frères Ray et Abraham Williams puis d’un ouvrier Willie « Snooks » Bradshaw. Mais c’est un vieux métayer qui va lui servir de mentor. Jericho Leon Carter va apprendre à Billy l’art de combiner harmonica et guitare grâce à sa maîtrise de l’harmonica- porté. En 1948, pendant que Jericho décède d’une pneumonie, les Riley déménagent encore une fois à Tupelo (Mississippi), lieu de naissance d’un certain Elvis. Les parents et le fils cadet de Billy retournent travailler à Pocahontas, tandis que Billy doit suivre sa sœur aînée et son beau frère à Osceola. En 1948, Billy essaie en vain de s’engager dans l’armée, il est trop jeune ; il réussit l’année suivante avec le concours de sa sœur qui triche sur son âge. Billy se retrouve à Fort Bening (Georgie) chez les parachutistes. S’apercevant bien vite qu’il ne fait pas bon ménage avec les avions et les sauts, Billy se retrouve à Fort Lawton (Washington). Suite aux problèmes de santé dont est victime son père, Billy se retrouve soutien de famille et est démobilisé temporairement. Il va alors accumuler n’importe quel job afin d’aider sa famille. Suite au rétablissement de son père, il réintègre l’armée, mais a la chance de ne pas participer à l’enfer coréen. Il restera mobilisé en Oklahoma jusqu’en avril 1953. Il rejoint ses parents à Jonesboro et intègre une petite formation de HillBilly, jouant dans les écoles, les Clubs et pour la Radio. Il cumule ses activités de musicien à un emploi dans une fabrique de chaussures. En 1954 il se marie et s’installe à Memphis l’année suivante pour ouvrir un bar restaurant en compagnie de sa belle mère et de la nouvelle Madame Riley. Restaurant qui fermera rapidement suite à une fusillade entre 2 clients.

A Noël 55, le jeune couple rend visite aux parents Riley à Neddleton. Par un heureux concours de circonstance, Billy prend en chemin 2 autostoppeurs. C’est par ce biais qu’il rencontre Jack Clement et Slim Wallace, connus sur la scène de Nashville. Billy est invité à venir leur donner un coup de main au sein de leur formation les Dixie Ramblers. A cette époque, Wallace monte un studio rudimentaire dans son garage, le Fermont Studios. La petite formation va énormément miser sur le jeu très bluesy de Billy. Les musiciens Country pullulent et Clement se rend compte qu’il leur faut se démarquer. En mars 56 le groupe enregistre un titre Country « Think You Before You Go » et une ballade bluesy « Trouble Bound ». Clement va alors proposer à Sam Phillips du célèbre studio Sun d’écouter les 2 titres de Billy. Phillips qui ne se fie qu’à son flair, cherche de jeunes musiciens dans le style de Presley vendu en Novembre à RCA. Phillips est emballé et va permettre à Billy d’enregistrer son premier disque Sun avec « Trouble Bound » et « Rock With Me Baby » (Sun 245). Billy enregistre en décembre « Flying Saucer Rock And Roll » et « I Want You Baby » (Sun 260) suivis en janvier 57 de « Red Hot » et « Pearly Lee » (Sun 277). En fait Phillips n’aime pas la voix de Billy qu’il juge trop abrupte et le préfère dans un rôle de guitariste. Il va s’en servir comme accompagnateur maison avec son groupe The Little Green Men dans lequel on retrouve le tout jeune JM Van Eaton (batteur), Jimmy Wilson (piano), Marvin Pepper puis Pat O’Neill (basse) Ace Cannon puis Martin Willis (sax), et Roland Janes (guitare- jusqu’à son départ pour le Jerry Lee Lewis Band). En août 58, Billy grave « Rockin’ On The Moon » et « Is That All To The Ball?”. Ces 2 titres sont produits par Owen Bradley pour le label Brunswick. Cette première entorse à Sun semble être due au fait que Phillips ait plus ou moins saboté les 2 titres, dans le but de privilégier le «Great Ball Of Fire » de Jerry Lee Lewis. Mais il arrive aussi que Billy et sa troupe viennent donner un coup de main à des artistes concurrents à Sun. C’est ainsi qu’ils épaulent Jimmy Pritchett sur « That’s The Way I Feel » pour le label Cristal. Suite au succès de « Red Hot » Phillips rappelle en urgence Billy et son Band, alors en tournée au Canada ; Sam veut les enregistrer pour un album complet. Le disque une fois gravé restera dans les tréfonds d’un tiroir, jusqu’à ce qu’il soit publié sous le titre de « Legendary Performers » par le label Charly.

Entre 1956 et 1960 Billy et sa bande vont surtout servir d’accompagnateurs à toutes les grosses vedettes Sun (Perkins, Cash, Lewis). On peut même dire que Sun disposait alors de 3 orchestres maison avec celui de Billy, de Warren Smith et de Sonny Burgess (2 autres laissés pour compte, au répertoire pourtant exceptionnel). Il est indéniable que les disques de Riley, Burgess et Smith furent comme relégués au second plan par Phillips. Après s’être impliqué à fond pour Phillips durant 4 ans, Billy décide de quitter l’écurie ensoleillée de Memphis, comme ses amis Jack Clement et Bill Justis qui avaient été écartés un an avant. Billy n’a cessé de jouer durant 4 ans, principalement pour que d’autres en tirent des lauriers. Il s’intéresse aussi à la production. Fin 60 il monte le label Rita avec Roland Janes et Ira Vaughn. Leur principal succès sera « Mountain Of Love ». L’année suivante Il monte Mojo avec l’aide de Stan Kesler. Billy enregistre l’instrumental « Shimmy Shimmy Walk » (Part 1 & 2) accompagné de ses anciens hommes verts, sous le nom de The Megatons, pour le label louisianais Dodge ; les 2 faces seront republiées par Checker en janvier 62 et atteindront une 88 eme place au Billboard. Mais si des centaines de labels, comme ceux de Billy, fleurissent à cette époque, le manque de distribution anéantit souvent leurs efforts.
Billy va enregistrer durant les années 60 sous une grande quantité de pseudonymes : Darron Lee, Lightnin’Leon, Prince Albert, Skip Wiley, sans oublier The Megatons, The Jivin’ Five, Sandy & The Sandstones (ces 3 derniers font référence aux Little Green Men). En mars 62 Billy rejoint Los Angeles, travaille dans la production pour Capitol et RCA, en particulier pour Stella Stevens. Il va s’occuper du Whisky- a- Gogo et ressortir pour Smash, Myrl et Jaro quelques faces gravées entre 59 et 61. Il enregistre aussi deux 33t. pour Mercury « Big Harmonica Special » et « Beatlemania » et tient la guitare sur « The Lonely Bull » immense succès d’Herb Albert. Il collabore (c’est un euphémisme) au « You don’t Love Me de Willie Cobbs. En 1966, il est musicien de studio chez Atlantic et Hip Records. En 1969, Shelby Singleton réactive Sun et pense aussitôt à Billy qui va enregistrer 2 microsillons. En 71, Billy enregistre pour Entrance « A Thing About You Baby » produit par Chips Moman. Par malchance le disque qui démarrait bien est victime de la reprise de Presley qui s’est rué sur ce disque comme une mouche sur du miel. Puis Billy redevient musicien de studio jouant entre autre pour Dean Martin, Sammy Davis Jr., Johnny Rivers, Glen Campbell, et même sur le « Help Me Rhonda » des Beach Boys. Cependant les années suivantes vont être plus rudes. Billy n’est pas doué pour la gestion et les affaires (trop gentil) il subit en outre le contrecoup de son deuxième divorce. En fait, il va même être obligé d’habiter dans sa voiture pendant quelques mois. Il se retire des studios.
En 1975 Billy se remarie et retrouve avec Joyce une stabilité qu’il n’a jamais connue. Il embrasse la carrière de décorateur d’intérieur pendant 4 ans. En 1979, il reprend la guitare à l’occasion de rares représentations ; il tourne même en Europe où un fervent public ne l’a nullement oublié.
En 1992 il enregistre l’excellent cd « Blue Collar Blues » pour Hightone. Il retrouve pour l’occasion Ace Cannon, Van Eaton et Roland Janes.
En 1997, Billy effectue un come-back fracassant avec la sortie de « Hot Damn ! » publié par Capricorn et distribué par Polygram. Riley y délivre quelques compositions (époque Lightnin’Leon) mélangées à un répertoire Excello. Les critiques sont unanimes, notre confrère Soulbag attribue la note maximale. Deux ans après ce retour, revoilà Billy avec « Shade Tree Blues » un quasi auto produit sur Icehouse Records. Riley nous propose quelques originaux conjugués à 6 titres venant des musiciens de JD Miller, sans oublier des relectures de Bronzy, et Jr. Parker. Un album de Swamp Blues d’une moiteur suffocante. Certainement l’un des meilleurs albums de la décennie.Pour avoir eu le privilège d’assister à plusieurs représentations de ce Monsieur, je dois avouer que j’en garde un souvenir inoubliable. Pas comme ces concerts où les gens jouent « avé » les dents, la guitare dans le dos et dont il ne reste rien 2 minutes après la sortie. Il n’y a pas à dire mais ce Rocker, un peu looser, très marqué par le Blues de l’Arkansas et le Swamp a bien retenu les leçons d’un certain Jericho.

Article paru dans le BCR la revue n°11

BILLY LEE RILEY--NO NAME GIRL